La Cendrillon de Pauline Viardot, c’est l’alliance du bel canto avec le rire et la musique de chambre. Trois objets que l’on n’associe pas forcément.
Pauline Viardot (1821-1910), après une immense carrière de cantatrice, continua son destin de musicienne dans son salon, avec ses amis (les lettrés, les têtes couronnées, les plus grands musiciens d’Europe) et sa famille. Elle écriva le livret et la musique de Cendrillon à la fin de sa vie, en 1904, pour le salon d’une de ses élèves. Elle reprit le conte de Perrault et le livret de la Cenerentola de Rossini qu’elle connaissait bien. Elle lui emprunta l’idée du déguisement en Chambellan du Prince charmant qui-veut-être-aimé-pour-lui-même. En revanche elle garda la pantoufle et elle ajouta une surprise-partie, comme dans la Chauve-Souris de Johann Strauss, pour que chaque chanteur puisse s’exprimer librement.
L’originalité du livret, c’est que le père de Cendrillon, ancien bagnard, est devenu un épicier parvenu qui se fait appeler le Baron de Pictordu. L’œuvre présente quantité de situations cocasses où le snobisme des demoiselles de Pictordu contraste avec la gentillesse et le bon cœur de Cendrillon.
Les jeunes chanteurs sont tous passés par la classe « Mélodies et Lieder » dirigée par Françoise Tillard aux Conservatoires de la Ville de Paris. Ces jeunes artistes ont tous reçu leurs diplômes et plus. Ils sont en début de carrière et se sont perfectionnés dans le noble art du récital en insistant sur la qualité de la diction… Cendrillon, c’est une façon de poursuivre le travail sur la mélodie en se mettant eux-mêmes en scène dans un contexte qui s’apparente au récital : peu ou pas de décor, des accessoires ou des costumes faits maison pour soutenir leur propos. Les personnages sont construits sur mesure, par eux-mêmes, sous la direction de l’un d’eux, le baryton martin Renaud Boutin dont le talent de metteur en scène lyrique le conduira très loin.
Le spectacle dure une heure et quart environ. Les enfants sont bienvenus à partir de cinq ans.
Cendrillon a été donnée à Paris pour la première fois le 23 avril 1904 dans les salons de Mademoiselle de Nogueiras. Pauline Viardot, qui était elle-même une pianiste accomplie, ancienne élève de Liszt, et une remarquable pédagogue, a créé et dirigé l’œuvre au piano.
La pièce peut être représentée devant tout public. L’ambiance est partagée également entre fantaisie et féerie. Ce Cendrillon doit se jouer avec humour et bonne humeur. L’espace scénique intègre les spectateurs dans l’esprit d’un « salon ».
Distribution
Cendrillon : Clémentine Bourgoin
Maguelonne de Pictordu : Anne-Aurore Cochet
Armelinde de Pictordu : Marion Gomar
La Fée : Clémentine Decouture
Le Prince charmant : Paco Garcia
Le chambellan Barigoule : Renaud Boutin
Le Baron de Pictordu : François Héraud
Au piano : Françoise Tillard